Ca y est, les vacances sont donc finies... Arrivés lundi dernier à 9h après 18h de bus, nous étions sagement assis à 10h30 pour un cours passionnant. Enfin, plus que deux mois de cours... Le retour à Bombay est assez rude. En revenant, on se rend compte à quel point cette ville est particulière en Inde. Tous les côtés "trash" de l’Inde ressortent ici. C’est sans doutes pour ça que notre voyage nous a paru si reposant et si accessible. On comprend aussi pourquoi on a été déboussolé au début. Partir en Inde, c’est déjà se confronter à une culture différente mais vivre où l’on vit en ce moment, c’est vraiment vivre sur une autre planète. Tout ce que l’on trouve de plus dur en Inde côtoie ici ce que l’on trouve de plus clinquant et de plus occidentalisé. Il faut savoir que ceux qui ont les moyens ici veulent vivre à « l’occidentale » mais il se contentent en réalité d’exagérer tous les côtés qui sont les plus éloignés de leur culture. Le but de la jeunesse dorée est de se saouler à outrance, sachant que la consommation d’alcool est vraiment marginale ici, aiment aller faire leurs courses dans des malls impersonnels ou les prix sont multipliés par dix par rapport à ailleurs, sortent dans les boîtes de nuit où les femmes sont plus que dénudées alors que montrer ses épaules ou ses genoux est impossible dans la rue. Tous ces endroits existent depuis moins de dix ans ici et ne se retrouvent dans aucun autre endroit en Inde. Et puis, il suffit de pousser la porte d’entrée de tous ces lieux pour être confronté à la réalité de la rue. Bombay est LA ville des bidonvilles, on a rien vu de semblable ailleurs. Certes, la mendicité est présente partout mais nulle part ailleurs on a vu autant d’estropiés, bien trop nombreux pour que cela soit à chaque fois la conséquence de la lèpre ou d’une quelconque maladie. Nulle part ailleurs on a vu des enfants de 3 ans dormir seuls au milieu de la route, le trottoir étant lui-même devenu dangereux car obscur. Bien sûr que la pauvreté est présente partout en Inde mais la joie de vivre des Indiens se ressent plus ailleurs. Et puis, c’est tellement pollué ici. C’est vraiment irrespirable. Et bruyant aussi… Bien souvent, ils n’ont pas de rétroviseurs pour conduire, le klaxon devient donc un moyen de prévention. Je suis en train de brosser un portrait peu glorieux de Bombay. Pourtant, le développement viendra de là. Cela prendra du temps mais de telles sommes sont brassées ici que les personnes qui profitent de ces richesses sont forcément de plus en plus nombreuses, même si la proportion reste infime. Le décalage reste immense. Un loyer pour des bureaux à Bombay coûte plus cher qu’à Manhattan ! Et on y mange pour quelques centimes d’euros… Bombay possède un potentiel certain. Tournée vers la mer, elle pourrait devenir agréable et même belle car elle garde des traces grandioses de son passé. Mais aujourd’hui, le grand n’importe quoi qui y règne empêche d’apprécier Bombay à sa juste valeur. Il faudrait juste que les Indiens apprennent à valoriser ce qui devrait l’être. Et puis, malgré tout, Bombay reste la capitale économique, culturelle et glamour (Bollywood, c’est là !) de l’Inde. Les Indiens la voient comme ça en tous cas. Vu du reste de l’Inde, elle semble être l’eldorado qu’était New York au début. Un rêve… Une telle ville ne peut se construire en si peu de temps, sûrement. Mais sans un peu plus d’organisation et de réflexion, Bombay risque de devenir inhumaine. Un entassement de tout et de rien où il ne fera pas bon vivre en tous cas. Vision de retour de voyage ? On refera le point dans un mois et demi quand on en aura découvert un peu plus…