bOOmbay !!

dimanche 8 avril 2007

"Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se tranforme"...

Une ville de 15 millions d’habitants produits des déchets, beaucoup de déchets. Et ensuite ? Ensuite ils forment des tas dans les rues ou finissent dans les quelques bennes odorantes sur le bord des routes! Heureusement il y a toute une armée de « réducteurs » de déchets. Entrez dans le monde fabuleux des ordures et découvrez ses acteurs principaux…

-Les rats : Il se dit qu’à Paris il y a deux rats par habitant, je vous laisse imaginer à Bombay avec les bidonvilles, les gens qui crachent, les échoppes-restaurants avec cuisine et plonge sur le trottoir… Bref, dès qu’arrive le crépuscule, il est plus que probable de faire ce genre rencontre. Les rats sont donc un élément essentiel de la fragile chaîne alimentaire en milieu indo-urbain.

-Les vaches elles aussi participent. Puisqu’elles sont sacrées elles se promènent où bon leur semble. Ainsi donc broutent-elles se qu’elles trouvent en chemin. La gare de Varanasi est un bel exemple avec des vaches déambulant sur la voie ferrée et mangeant peaux de bananes, barquettes en carton, papier journal etc. jetés par les passagers depuis l’intérieur des wagons. Malheureusement les Indiens n’ont aucune conscience de la propreté de leur environnement. Ils jettent donc sans scrupule papiers, plastiques etc. que ce soit en ville ou en pleine nature.

-Les hommes : d’une part nous trouvons les employés municipaux avec les camions à ordures qui parcourent les rues entrainant dans leur sillage odorant quelques corbeaux. Il y a aussi types avec des poubelles et des balais (ou simples morceaux de cartons en guise balai-pelle) qui opèrent majoritairement la nuit. A ces employés s’ajoutent une autre catégorie d’homme qui font ça gratuitement ! Les pauvres ! A toute heure du jour ou de la nuit on les voit pieds nus dans les ordures à trier, chercher, fouiner pour trouver ce qui les intéresse et ensuite les enfouir dans leurs grands sacs qu’ils portent sur le dos de tas d’ordures en tas d’ordures. Ainsi donc récoltent-t-il le bois, le carton, le verre, les bouteilles plastiques etc. J’en ai même vu ramasser des pailles. Je vous assure qu’on prend conscience de la valeur des choses après quelques mois en Inde. Par exemple la semaine dernière j’avais une bouteille de plastique vide. Je ne voulais pas la jeter à l’hôtel car d’expérience je savais qu’elle avait de la valeur ! Je l’ai donc laissée dans une poubelle dans la rue. Le temps de me retourner, une femme était déjà en train de la ramasser… Ces membres des castes les plus basses, les « rag pickers » comme ont les appelle ici sont essentiels puisqu’ils représentent 40% de la récolte des déchets !

-Les corbeaux : c’est le roi des oiseaux à Bombay. Il est omniprésent et semble être le seul ailé ayant droit dans la ville. Ils ne font pas que réduire les déchets, ils les déplacent… Que ce soient des morceaux d’un rat crevé, ou des bouts de poissons picorés dans le panier d’un porteur ou encore directement depuis les bennes et camions à ordures. Il faut noter aussi les vautours beaucoup moins nombreux aujourd’hui à cause de la pollution mais qui sont connus pour laisser tomber de temps en temps des morceaux humains (véridique mais cela fera l’objet d’un prochain article…)

-Les chiens : Connus pour éventrer une poubelle de temps en temps dans d’autres régions n’ont pas besoin de se fatiguer ici puisque la poubelle est déjà « ouverte à ciel ». Les chats aussi participent mais sont beaucoup moins nombreux et opèrent la nuit principalement. Vous comprenez donc cher public les raisons des problèmes de peau des canidés que nous mentionnions dans le dernier « débat de la semaine ».

-Les porcs : nul besoin de préciser d’avantage leur contribution. Ils sont surtout présents dans les zones rurales.

De la distance culturelle - réflexion carnivore

Le végétérianisme dicté par la religion ou la culture est pratique dans un pays surpeuplé. En effet, il permet d'alimenter le plus grand nombre. Eh oui, car pour produire de la viande, il faut d'abord produire du fourage, des céréales. C'est un processus long et ces matières végétales au lieu d'alimenter d'autres aliments peut directement nourrir les individus! Cependant, je ne comprend toujours pas, en tant qu'affreux mangeur de viande, comment on peut renier l'instinct carnivore multi millénaire. Prenons une scène de vie illustrant l'excès paradoxal du végétarien. Ce matin 8 Avril avec un "room-mate" : -Antoine tu as du shampoing? -heu.. oui -c'est pour les pellicules? -non -c'est pour quoi alors? -c'est pour laver les cheveux -...??? (ah oui mince la boulette! Effectivement l'Indien pratique très peu le second degré) Ya des oeufs dedans? -Je ne sais pas. Attends je regarde.. Ah! il y a de l'huile de castor! -mais il y a des oeufs? -Euh.. non! -Ah bon très bien -(curieux) Pourquoi? -(naturel) Parce que je suis végétarien!

Ah oui alors en dessous une photo pour illustrer ceci est un repas typiquement "vègue" chapatis, daal (lentilles), sabzi (légumes)et.. et... (on n'en peut plus de celui là) du riz!!!

moment de solitude...

Chers amis laissez moi vous conter quelqu'aventure... Il y a quelques jours je marchais dans la rue quand à la vue de la foule en mouvement je prend conscience "du monde"; partout. Après 9 mois en Inde j'arrive encore à m'étonner de la foule omniprésente. C'est ce que l'on appelle : la surpopulation! C'est un vague mot pour vous en France, une "vrai réalité" ici. Ce n'est pas quelque chose qui s'explique ou s'imagine; ce n'est pas un concept, c'est quelque chose que l'on comprend en le vivant. Ainsi donc tout un tas d'Indiens marche devant moi. Puisqu'ils ne vont pas assez vite, je décide de doubler! La remontée du peloton se fait petit à petit, je slalome entre les individus, j'avance, bien décidé à laisser le souvenir de la foule derrière moi. Soudain, blocage! A la vue du brancard je réalise que le terrain de mes exploits est un... convoi funéraire! Je prend donc immédiatement l'attitude règlementaire, le visage fermé, regardant mes chaussures fraichement cirées... Me voilà donc extrêmement seul au milieu de cette foule! Moi qui voulait m'extraire de la masse me voilà obligé de m'y fondre. Je me suis pris dans la foule comme on se prend les pieds dans le tapis. Le grand blond avec des yeux bleus essaie maintenant de passer inaperçu...