bOOmbay !!

mercredi 29 novembre 2006

Coup de coeur

Juste comme ça, un instant particulier. On était sur la plage en train de boire une bière, un petit garçon d'environ 6 ans, très mignon, est venu vers nous pour nous vendre des chips locaux. Il a vite vu qu'on n'était pas intéressé mais il restait à côté de nous, tout simplement. On lui a dit de s'asseoir avec nous, il s'est assis, nous regardait. Puis, au bout de 5 minutes, il nous a demandé s'il pouvait prendre nos canettes vides. Et puis, il est parti. On lui a dit au revoir et il nous a juste fait un sourire magnifique, le genre de sourire qui en dit long.

C'est dans ce genre de moment que l'on se pose vraiment des questions... Un petit garçon tout seul, sur la plage, qui travaille encore à presque minuit, qui ne demande pas grand chose au final...

Enfin, c'était aussi pour contrebalancer avec le post de tout à l'heure parce que c'est vraiment ça l'Inde : un contraste détonnant qui engendre des sentiments puissants et contradictoires en permanence.

Coup de gueule

Petit résumé cette journée oh comment efficace. Heureusement, le mercredi, on ne se lève pas, on commence à 12h30. On était sensé avoir 3 cours aujourd’hui. On se pointe donc au premier cours : pas grand monde dans la salle… On finit par apprendre que le cours vient juste d’être annulé… Génial, il nous reste plus que 2h à attendre avant le suivant. En fait, on passe pas mal de temps à attendre dans cette école. Le cours suivant démarre comme par magie à l’heure. C’était juste des présentations. Après la première, la prof s’excite en disant que la présentation ressemble beaucoup trop à celle faite la veille, qu’elle en a marre d’écouter toujours la même chose, qu’il faut plus travailler… Bref, madame prend son sac et s’en va… Ok, nous avons donc eu 40 min de « cours ». Plus de 3h avant le cours suivant, on s’en va donc. Le prof qui nous donne ce cours, on commence à le connaître, disons qu’il est arrivé 3 fois avec plus d’une heure de retard (jusqu’à 1h45 de retard sur 3h de cours) à tous ses cours. Forcément, on commence à le savoir, on n’y va jamais 45 min après que le cours ait commencé. La semaine dernière, malheureusement pour lui, il est arrivé à l’heure et évidemment, il n’y avait personne… Nous avons donc eu droit à une demie heure de jérémiades parce que soi-disant, ça ne se faisait pas… Nous, les français, on bouillait sur notre chaise… Ce soir, on y va donc un peu plus tôt, 30 minutes après le début du cours, on nous dit que le prof arrivera en retard. On repart, on discute encore et toujours, on retourne en classe et on finit par apprendre que le cours est annulé !!!! #@!!#&?@ !!!!!!!!!!!!!!!!! Et évidemment, le prof veut le rattraper samedi ? Comment dire ? Il nous promettrait la venue de Krishna en personne qu’on n’irait même pas à son cours de M !!!!! On résume donc : 40 min de cours dans la journée ! Sur 6 h !! Le pire dans tout ça reste pour nous le flegme des indiens. Pour eux, c’est presque normal. Pas un ne s’énerve. Et quand nous on s’énerve (on doit vraiment passer pour les chiants de première ici…) ils nous regardent en se demandant pourquoi et ils le prennent pour eux. Pourquoi ? Déjà, les indiens ont tellement l’habitude d’une société archi-hiérarchisé que pour eux, s’énerver reviendrait à remettre en cause l’autorité du professeur et ça oulàlà, non, jamais… Ici, chacun a une place bien définie dans la société et chacun respecte SA place. Le système des castes est soi-disant aboli, ce qui est faux, même dans les grandes villes comme Bombay, implicitement ça existe toujours bel et bien… Ensuite, les indiens sont d’un fatalisme résistant à toute épreuve. Quand quelque chose ne marche ben, ça ne marche pas, quand quelqu’un meurt ben, il meurt, quand il n’y a pas cours ben, il n’y a pas cours… Franchement, c’est à peine exagéré et c’est vraiment insupportable pour nous. Le pire, c’est que tout cela nous rend terriblement exigeant. Ce qui n’est pas toujours pour arranger les choses. En attendant, on se demande bien comment une telle société, tellement inefficace, peut vraiment devenir une grande puissance de demain… Ils pourraient être 5 milliards, si ils ne deviennent pas un peu plus débrouillards et critiques, ça risque de coincer à un moment ou à un autre…

lundi 27 novembre 2006

Week-end à Murud

On s’était pourtant dit que cette fois on passerait le week-end à Bombay. L’appel de la mer a été le plus fort… Nous (un petit groupe de 8 français) sommes donc parti pour 2 jours à Murud à environ 6h de chez nous (170 km…). Il faut dire que nous avons expérimenté pas mal de transport : train, bateau, plusieurs bus… Enfin, le jeu en valait la chandelle et le départ en bateau depuis Gateway of India à Bombay était vraiment beau.

Murud est un petit village au bord de la mer. Bon, les plages ne sont pas magnifiques, le sable est blanc-gris mais bon, il y avait les cocotiers donc c’était quand même pas mal du tout. Ce qui est particulièrement joli, c’est qu’ils font beaucoup de cheval sur la plage. Voir le spectacle de tous ces chevaux courant au bord de la mer au milieu des joueurs de cricket indiens (et joueurs de foot français), c’était sympa.

Nous y avons loué des petits cabanons sur la plage pour une somme modique. La chasse aux cafards avant de dormir a par contre été musclé, mais bon, rien de méchant, on commence à connaître un peu le topo. D’ailleurs, Johanne pousse des cris beaucoup moins aiguës qu’au début, voire plus du tout quand ils ne sont pas très gros… Le lendemain, nous sommes allés visiter un fort du 11ème siècle au milieu de l’eau. La nature en avait en partie pris possession, ce qui lui donnait un air vraiment mystique… La petite balade en bateau à voile pour y accéder n’était pas pour nous déplaire non plus.

Le seul point négatif du voyage reste la nourriture. Pfff, décidément, rien de va plus. Les restaurants de ce village n’étaient vraiment pas bons. Nous nous sommes notamment risqué à goûter du poisson : tout simplement immangeable ! Nous avons passé tout notre repas du samedi soir à parler de nourriture… Tout le monde semble vraiment avoir le mal du pays sur ce sujet sensible… Mais bon, heureusement, il reste toujours une valeur sûre : les gâteaux secs ! Hummm !! Pour la peine, ce midi, c’était Subway !

vendredi 24 novembre 2006

La route en Inde

Et là, c'est la panne...

On commence à comprendre comment ils conduisent ici. C’est assez folklorique, comme tout en fait. En ville, le but est d’investir le moindre espace et de klaxonner dès que l’on s’approche d’une voiture, que l’on veut doubler, que l’on veut tourner. Bref, tout le temps. Enfin, ce sont de vrais enfants, ils aiment bien les gadgets qui font du bruit. Ils adorent se frôler aussi. Depuis le début, on a juste dû toucher une ou deux voitures et quelques piétons. Le pire dans tout ça, c’est qu’ils klaxonnent tellement qu’on n'y fait même plus attention. Du coup, quand c'est un vrai klaxon d'avertissement, on continue d’avancer tranquillement. Bon, on a failli se faire écraser quelques fois mais bon, rien de grave. Et puis, comme nous l’avons appris en cours, si on perd nos deux jambes (attention, il faut bien perdre les deux sinon ça ne marche pas) notre police d’assurance rembourse bien… Ah, on en apprend de sacrées choses en cours… Ce qui est aussi assez pénible, c’est que les taximen ou les rickshaw-wallahs ne connaissent vraiment pas leur ville et ne parlent jamais anglais donc la communication est souvent assez difficile.

Sur l’autoroute, les rares fois où il y en a, c’est pas mal non plus. Ca s’arrête en permanence sur le bas côté… Ca creuse des trous, ça marche on ne sait vers où… Une pause pipi ? Pas de problème, on s’arrête sur le bas côté (on n'oserait pas parler de bande d'arrêt d'urgence vu l'activité sur cette zone...), il suffit d’enjamber la rambarde et hop. Enfin, les petits coquins, ils font exprès de s’arrêter dans un endroit ou il est impossible de se cacher par contre.

Mais le meilleur, c’est quand même quand ils veulent doubler. Ils ne se posent aucune question et ils déboulent. De toutes façons, les rétroviseurs sont presque inexistants... Par contre, la plupart du temps, il n’y a pas plusieurs voies. On se retrouve à trois de front ? Pas de problème ! Ca passe en principe si tout le monde se pousse bien. A quatre avec une moto, ça reste jouable. Le problème, c'est surtout quand on arrive à situation camion contre bus... En général, ça se frôle un peu mais bon, tant que ça passe, tout va bien.

On nous a appris qu'il y avait deux règles essentielles pour conduire ici :

  • Ne JAMAIS regarder derrière
  • Se mettre dans la tête que tous les autres véhicules sont en fait des animaux : il ne faut jamais s'attendre à une réaction logique de leur part...

On nous a affirmé que ça marchait...

Le plus marrant c’est que les accidents semblent rares. Ils conduisent comme nous sur un circuit mais ils maîtrisent vraiment leur histoire en fait. En tous cas, on a presque confiance maintenant !

jeudi 23 novembre 2006

On sort à Bombay

C'est décidé, depuis une ou deux semaines, on s'est rendu compte que l'on ne connaissait pas assez Bombay et que cette ville avait finalement un potentiel que nous devions exploiter.

Après une super pièce de théâtre la semaine dernière lors d’un des plus grands festivals ici (où nous avons d’ailleurs vu une célébrité de Bollywood) nous devions hier aller voir un concert « rock » dans un bar connu de Bombay, le Not but Jazz by the Bay. On s’attendait à un quelque chose de bien marrant, du rock indien ou comme ça, ç’était en fait juste un groupe qui reprenait quelques grands classiques… Donc assez décevant au final. Enfin, nous avons pu y manger du bœuf en tous cas (c’est la deuxième fois de la semaine, bon, c’est entre le buffle et le bœuf, pas comme chez nous mais ça fait quand même très plaisir !!) et nous y avons surtout rencontré un gars qui nous a invité à une soirée dans une boîte après… Et oui, on est blancs après tout ! Bon, pas grand-chose à dire sur la boîte mis à part que Nicolas a été bien étonné de se faire gentiment virer du dancefloor quand il a commencé à s’exciter. En fait, seules les filles ou les garçons accompagnés pouvaient y monter !!!! Oui messieurs, la drague est interdite pendant la danse !! Nous avons finalement trouvé la parade. : Johanne, seule fille de la soirée, a fait monter les 5 garçons du groupe les uns après les autres en dansant rapidement sous le nez des nombreux vigils ! On le savait, il y a toujours moyen de s’arranger en Inde !

mercredi 22 novembre 2006

Nos relations avec le voisinage

Notre résidence, au fond à droite. Nicolas était juste sorti prendre quelques photos du quartier, évidemment, ce n'est pas passé inaperçu...

Au début, nous paraissions vraiment extraterrestres ici. On nous toisait allègrement du matin au soir. Les enfants ont été les premiers à faire les premiers pas vers nous. D’abord, il s’amusaient à nous imiter en train de danser sur « notre musique » depuis le toit du bidonville d’en face. Ils sont fous de cerf-volant ici alors ils passent beaucoup de temps sur les toits à en faire. On a juste eu un peu peur quand ils ont commencé à nous lancer des pétards jusque dans le couloir. Mais bon, en fait, pour Diwali, c’est leur grand truc les pétards, ça pète en permanence de partout… Mais attention, c’est pas du petit pétard, on aurait dit des coups de feu au début, c’est assez impressionnant.

Puis nous avons eu tellement de succès que ça en est devenu pénible. Raoul, un petit du coin, est tombé amoureux de Johanne qui a quand même eu droit à deux cadeaux (une jolie boîte décorée artisanalement remplie de bonbons et un stylo magique pour écrire des mots secrets…). Il lui a aussi proposé d'aller faire péter des pétards... Le problème, c’est qu’il venait sonner à l’appart jusqu’à 6 fois par jour ! Il nous faisait rencontrer ses copains aussi… Enfin, tout ça s’est calmé et depuis notre retour du Rajasthan, nous n’avons pas eu de nouvelles de Raoul (au grand désespoir de Johanne évidemment), l’école a dû reprendre en fait...

Sinon, maintenant, on peut discuter avec le laitier chez qui on va acheter notre yogourt frais tous les matins quand on a le temps ou notre lassi (espèce de Yop artisanal très bon), les livreurs connaissent notre adresse par cœur, le garde de l’immeuble nous dit même bonjour de temps en temps ! Nicolas a même testé le coiffeur d’en face et a encore eu droit a un massage musclé. Le plus dur reste de se faire comprendre dans ces cas là, mais bon, on trouve toujours quelqu’un qui baragouine 4 mots d’anglais. Le plus drôle reste quand même le livreur de Pizza Hut qui insiste pour nous déposer des CD pour qu’on lui grave des films… Il veut faire ami-ami lui aussi…

On ne gardera a priori pas de connaissances de quartier mais ce qui est marrant c’est qu’on se sent vraiment chez nous maintenant quand on rentre dans notre résidence entourée de bidonvilles. Ca nous avait semblé tellement hors du temps et complètement incroyable comme endroit il n’y a même pas deux mois quand nous avons visité !

Notre immeuble

mardi 21 novembre 2006

Week-end Caves

Ce week-end, nous sommes partis à 8h de train de Bombay (c’est comme ça que l’on compte les distances ici) voir des caves troglodytes surtout bouddhistes mais aussi Hindou et Jaïn qui datent de 200 avant JC à 400 environ. Le site d’Ajanta est particulièrement beau. Ces caves sont étonnement bien conservées car n’ont été redécouvertes qu’en 1840 par un anglais lors d’un partie de chasse. Les caves sont disposées sur une corniche sur une falaise qui décrit une sorte de fer à cheval. On n’avait encore jamais vu un site aussi bien entretenu. Par contre, pour les caves d’Ellora, c’est une autre histoire. Tout est en libre visite, les touristes indiens s’amusent à crier dans les caves bouddhistes parce que ça résonne, ils escaladent les sculptures de 2000 ans pour faire une photo… Ils n’ont pas encore appris ce qu’était la conservation du patrimoine apparemment. Enfin, Nicolas s’est chargé de les remettre à leur place. Le pire c’est qu’ils étaient comme des petits péteux après ! Le problème, c’est juste que ces sites ne sont pas très bien desservis par les transports. On a du renouer avec le bus… Nous avons eu la bonne surprise lors du retour de tomber en panne au milieu de nulle part. On a un peu essayer de se faire rembourser mais bon, le représentant de la compagnie commençait à se faire lyncher et nous criait dessus en indien donc on a pris le premier bus qui passait par là sans demander notre reste. Tant pis pour nos 3 euros... Et puis, c’est l’Inde…

mercredi 15 novembre 2006

Trek à l'indienne

On nous a proposé dimanche dernier un trek avec des indiens. Trop contents de de prendre l'air une journée, nous avons décidé d'accepter l'invitation. Nous avions rendez-vous à 6h (oui oui un dimanche, c'est pas facile mais bon, comme on ne se lève que deux jours par semaine pour les cours, on pouvait faire l'effort) pour prendre un bus et partir à la campagne. Connaissant maintenant la ponctualité indienne, nous n’avons pas été étonné de partir une heure plus tard. Nous avons donc pu assister à l’agitation de Bombay le matin et notamment au tri des journaux et de leurs nombreux suppléments du dimanche (héritage anglais) sur les trottoirs. Nous partons donc et environ 20 minutes après le départ, pause chai (thé indien épicé) On s'arrête 15 minutes puis 20 minutes plus tard, pause sur l'autoroute pour "???" On n'a pas compris en fait... Là, on a bien du s'arrêter une bonne demie heure, tous les indiens qui ne dormaient pas étaient dehors en cercle et discutaient... Nous avons finit par repartir pour faire une autre pause petit déjeuner plus loin. C’est là que qu’on a failli étriper le serveur qui ne comprenait rien à ce qu’on lui disait… Puis nous avons redormi un peu dans le bus, surtout quand est venu le moment des présentations. Pour la 15 000ème fois du voyage, il fallait redire les mêmes choses et certaines n’étaient vraiment pas d’humeur… Présentation auxquelles personne n’a finalement échappé puisque nous avons remis ça en arrivant à notre point de départ peu avant 11h… Enfin ! Là, se dressait une grosse colline devant nous. « C’est ce que l’on va escalader » nous prévient-on… C’était donc parti pour 1h15 de marche intense (enfin, ça dépend pour qui…) entrecoupée encore de 30 pauses parce que tous les indiens étaient fatigués… Ce fut donc une ballade de santé très sympathique mais bon, on aurait bien voulu marcher un peu plus. Heureusement, nous avons rencontré des gens très sympas. Une fois arrivés au sommet, le paysage était vraiment très beau… On est resté un moment en haut, certains ont eu très peur en faisant du rappel mais franchement, encore une fois, ils s’excitaient vraiment pour pas grand-chose… Lors de la descente, on a finit par leur dire que bon, on ne souhaitait pas forcément faire autant de pauses qu’à l’aller. « Vous n’êtes pas fatigués ?! » nous ont-ils demandé de leur air étonné ? Ben là, comment dire…. non pas du tout ! Enfin, le retour a été un peu plus rapide, heureusement. Mais nous sommes quand même rentré éreintés d’avoir passé la journée à faire la sieste au soleil, au sommet d’une montagnette indienne !

lundi 13 novembre 2006

L'événement de la journée

L'évènement qui faisait les gros titres sur le journal de la mi-journée vient confirmer mon post précédent. Voilà rapidement les faits. Un groupe de six jeunes (entre 18 et 21 ans) font une sortie bien arrosée dimanche soir dans le club "classe" d'un grand hôtel. A la fermeture, ils décident de continuer de boire. Ils prennent donc leur voiture dans un état d'ébriété avancée et finissent par perdre le contrôle de leur véhicule. Le problème, c'est qu'ils avaient certainement oublié qu'en Inde, pas mal de personne vivent sur les trottoirs... Bref, résultat, 7 morts et 8 blessés, et oui, ils ont quand même roulé sur 15 personnes, ils devaient être gravement atteints ! Le pire dans tout ça c'est qu'ils ont finit la soirée au poste en rigolant et en se goinfrant de sandwichs... Ils déclarent ne rien regretter, c'était un accident. Comprendre en fait : "Nous avons tué que des pauvres gars inutiles de toutes façons, c'est pas bien grave, ils ne manqueront à personne..." J'ai l'air d'exagérer mais il suffit de parler vite fait à ce genre de personne pour voir que c'est vraiment ça l'esprit (on en a des spécimens à l'école...). Et aux parents d'en rajouter une couche, voilà ce qu'ils trouvent à dire à leur gosse : "Ne t'en fais pas, rentre à la maison et dors ; tu n'as rien fait de mal, tu n'es pas coupable" Voilà, bon, je crois que tout cela se passe vraiment de commentaires... Il faut savoir que les boîtes de nuit ferment très tôt ici (1h ou 2h) et l'alcool a une mauvaise réputation... Evidemment vu que la rare consommation qu'ils en font est complètement abusive. Pour les jeunes en tous cas. Ce genre d'événement n'est pas fait pour arranger les choses. Et c'est quand même bien dommage...

dimanche 12 novembre 2006

Retour à Bombay

Ca y est, les vacances sont donc finies... Arrivés lundi dernier à 9h après 18h de bus, nous étions sagement assis à 10h30 pour un cours passionnant. Enfin, plus que deux mois de cours... Le retour à Bombay est assez rude. En revenant, on se rend compte à quel point cette ville est particulière en Inde. Tous les côtés "trash" de l’Inde ressortent ici. C’est sans doutes pour ça que notre voyage nous a paru si reposant et si accessible. On comprend aussi pourquoi on a été déboussolé au début. Partir en Inde, c’est déjà se confronter à une culture différente mais vivre où l’on vit en ce moment, c’est vraiment vivre sur une autre planète. Tout ce que l’on trouve de plus dur en Inde côtoie ici ce que l’on trouve de plus clinquant et de plus occidentalisé. Il faut savoir que ceux qui ont les moyens ici veulent vivre à « l’occidentale » mais il se contentent en réalité d’exagérer tous les côtés qui sont les plus éloignés de leur culture. Le but de la jeunesse dorée est de se saouler à outrance, sachant que la consommation d’alcool est vraiment marginale ici, aiment aller faire leurs courses dans des malls impersonnels ou les prix sont multipliés par dix par rapport à ailleurs, sortent dans les boîtes de nuit où les femmes sont plus que dénudées alors que montrer ses épaules ou ses genoux est impossible dans la rue. Tous ces endroits existent depuis moins de dix ans ici et ne se retrouvent dans aucun autre endroit en Inde. Et puis, il suffit de pousser la porte d’entrée de tous ces lieux pour être confronté à la réalité de la rue. Bombay est LA ville des bidonvilles, on a rien vu de semblable ailleurs. Certes, la mendicité est présente partout mais nulle part ailleurs on a vu autant d’estropiés, bien trop nombreux pour que cela soit à chaque fois la conséquence de la lèpre ou d’une quelconque maladie. Nulle part ailleurs on a vu des enfants de 3 ans dormir seuls au milieu de la route, le trottoir étant lui-même devenu dangereux car obscur. Bien sûr que la pauvreté est présente partout en Inde mais la joie de vivre des Indiens se ressent plus ailleurs. Et puis, c’est tellement pollué ici. C’est vraiment irrespirable. Et bruyant aussi… Bien souvent, ils n’ont pas de rétroviseurs pour conduire, le klaxon devient donc un moyen de prévention. Je suis en train de brosser un portrait peu glorieux de Bombay. Pourtant, le développement viendra de là. Cela prendra du temps mais de telles sommes sont brassées ici que les personnes qui profitent de ces richesses sont forcément de plus en plus nombreuses, même si la proportion reste infime. Le décalage reste immense. Un loyer pour des bureaux à Bombay coûte plus cher qu’à Manhattan ! Et on y mange pour quelques centimes d’euros… Bombay possède un potentiel certain. Tournée vers la mer, elle pourrait devenir agréable et même belle car elle garde des traces grandioses de son passé. Mais aujourd’hui, le grand n’importe quoi qui y règne empêche d’apprécier Bombay à sa juste valeur. Il faudrait juste que les Indiens apprennent à valoriser ce qui devrait l’être. Et puis, malgré tout, Bombay reste la capitale économique, culturelle et glamour (Bollywood, c’est là !) de l’Inde. Les Indiens la voient comme ça en tous cas. Vu du reste de l’Inde, elle semble être l’eldorado qu’était New York au début. Un rêve… Une telle ville ne peut se construire en si peu de temps, sûrement. Mais sans un peu plus d’organisation et de réflexion, Bombay risque de devenir inhumaine. Un entassement de tout et de rien où il ne fera pas bon vivre en tous cas. Vision de retour de voyage ? On refera le point dans un mois et demi quand on en aura découvert un peu plus…

jeudi 9 novembre 2006

Pushkar - Udaipur

Pushkar, c'est la plus petite ville de notre parcours, mais pas forcément la plus calme vu que nous y sommes allés pendant sa fameuse foire aux chameaux. C'est aussi un haut lieu de pèlerinage hindou car un des seuls lieux ou l'on trouve un temple de Brahma (pour les détails des Dieux hindous, on essaiera peut-être de vous en parler dans un prochain post mais c'est un sacré bazar, beaucoup de dieux, beaucoup de réincarnations, bref, beaucoup de monde...). Pushkar devient donc un peu une ville touristique (même les indiens s'en étonnent, peu de non-nomades connaissent en fait l'existence de cette foire...) car cette foire est mentionnée dans le Lonely, véritable bible de l'Inde. Ce qui est très beau ici, c'est de voir tous les indiens par famille ou par tribus (ceux arrivés directement depuis le désert) venir se purifier dans l'eau du lac pour le coucher du soleil. Les moines des nombreux temples y accomplissent aussi des rites avec des offrandes de lait, de fleurs... Et de l'autre côté, c'est la foire aux chameaux, aux chevaux, et même la foire à neuneu avec grandes roues d'époque et cirques improbables. On a même eu la chance d'assister a une saillie arrangée ainsi qu'une vente aux enchère de chameaux non fructueuse.

Nous sommes ensuite partis pour Udaipur. Depuis notre unique voyage en bus entre Jaipur et Agra, on évitait sogneusement le bus, d'autant plus que les trains sont très confortables. Mais cette fois on a pas eu le choix et on a été bon pour 7h de bus chaotiques et une nuit blanche. Heureusement, Udaipur étant la ville des palaces et du romantisme, nous avons pu nous reposer dans un endroit sympatique avec vue sur le lac, placé au centre de la ville. Ce qui nous a marqué en premier dans cette ville, c'est le calme et la sérénité, certainement grâce à son grand lac et ses étroites ruelles. La ville est surplombée par un des plus vastes palais du Rajasthan et on trouve surtout au milieu du lac encore un palace qui semble y flotter. On a donc passé un jour et demi assez tranquille en alternant quelques visites, balades en bateau, et même un spectacle de danse traditionnelles pas si mal. La suite, cétait 19h de bus a resort (en couchettes certes) pour rejoindre Bombay lundi matin et enchaîner directement avec les cours... Au fait, on continue de mettre nos photos sur Flickr, et celles du voyage sont presque toutes en lignes. Il suffit de cliquer sur les liens à droite assez explicites.

mercredi 1 novembre 2006

Journée à Jodhpur

Après une nuit passée dans le train, nous voilà donc pas très fraichement débarqué à Jodhpur, la ville bleue. Encore une fois, c'est une magnifique découverte. Le bleue des maison illumine la ville. Un immense fort la domine, ancien palais des Maharadjas du Rajasthan, la région que nous visitons en ce moment... Le fort est incroyable et la visite nous a bien plongé dans l'ambiance de l'époque. Tout est splendide, on va essayer de vous montrer quelques photos mais encore une fois, les internet-cafes ne sont pas assez développés ici pour nous permettre de faire ce que l'on voudrait... Enfin, nous avons eu le droit à notre lot quotidien de photos avec les indiens, on va être dans plein d'album de familles, c'est formidable... On a aussi été invité en passant dans une ruelle à visiter une future guest house avec, il est vraie, une vue magnifique sur le fort et la ville... On a eu le droit a la présentation au patriarche et à toute la famille ensuite. On nous a même offert un verre d'eau filtrée. On a finit par rentrer à notre guest house àl'arriere d'un pick up local (comprenez rickshaw découvert) remplie de tissu parce qu'on demandait juste notre chemin... A chaque renseignement demandé, on se retrouve à faire de nouvelles rencontres dans ce pays. Les indiens sont tellement gentils et accueillants. Demain matin, on part tot pour Pushkar, ou se déroule en ce moment le festival de chameaux... Ca semble magique... On vous en dira plus vite.